Djamo: the startup that is boosting the fintech universe in Ivory Coast
Qui pourrait parler de l'e-commerce sans évoquer des processeurs de paiements? En effet, pour celui qui se lance dans le commerce en ligne, une question pertinente se pose d’entrée de jeu: Comment se feront les paiements et quel processeur de paiement choisir?
Dans la plupart des pays développés, cette question semble ne plus faire débat. Cependant, pour certains pays africains dans lesquels le commerce en ligne est encore naissant, cette problématique reste encore un défi.
Par ailleurs, les systèmes de paiement mondialement connus comme Paypal et strike ont des accès restreints en Afrique. Il y a donc nécessité de mettre en place des processeurs de paiement qui répondent aux exigences sociétales africaines.
Fort heureusement, des initiatives de cet ordre sont entreprises partout sur le continent...
En Côte d'Ivoire, la startup Djamo a fait de cette question de paiement en ligne son cheval de bataille. Djamo, pour ce qu'on sait, est le fruit de la rencontre de deux jeunes entrepreneurs ivoiriens, passionnés de la Tech et sensibles aux nouveaux défis. D'un côté Hassan Bourgi, un véritable "Serial Entrepreneur" et de l'autre Regis BAMBA, un prodige de l'informatique.
Hassan Bourgi avait d'abord fait ses classes à "Montpellier business school", en France avant de décrocher son master en Management international à EADA à Barcelone, en Espagne. Dans la foulée, c'est donc en Amérique latine qu'il posera la pierre de sa toute première startup baptisée "BUSPORTAL", laquelle sera rachetée en 2019 par le groupe indien Redbus. De retour en Côte d'ivoire, la terre qui l'a vu grandir, il fait la rencontre de Regis BAMBA, diplômé de “Towson University”, aux Etats-Unis.
Ce dernier alors développeur et chef de produit chez l'opérateur télécom MTN trouva mieux de s'adonner à l'entreprenariat avec son nouvel ami. De la conjugaison de l'effort des deux est née la société "Djamo" en 2019 à Abidjan.
Alors, que nous proposent-ils vraiment?
Tout d'abord, le but principal de Djamo est de démocratiser l'accès au "service monétaire". La plateforme est donc une véritable bouée de sauvetage pour les populations locales, dans un contexte africain où le taux de bancarisation reste relativement faible. En termes pratiques, pour Djamo, il est hors de question que les services monétaires soient l'apanage des seuls détenteurs des comptes bancaires.
Toute personne qui dispose d'un téléphone mobile peut effectuer des opérations de transferts d'argent sans nécessité d'avoir un compte bancaire.
Attention, toutefois!!
Ne pas croire que les détenteurs des comptes bancaires et les habituées des services bancaires n'ont pas leur place chez Djamo. Au contraire, pour les titulaires de compte bancaires, il devient possible de mettre fin aux longues heures d'attente devant une banque pour une opération qu'on peut faire depuis son téléphone. Les déplacements à la banque sont donc relégués aux cas de nécessités absolues.
Aussi, comment ne pas parler de ce qui sans aucun doute représente un atout majeur? La carte "Djamo". En effet, la carte proposée par la société est très précieuse et ce, vu sous deux angles:
Primo, de par sa nature de carte prépayée, Djamo dispense ses usagers de l'obligation d'un abonnement tout en leur offrant une panoplie d'opérations à portée de main. Ainsi, il est possible de faire des achats, de retirer des espèces, de faire des transferts partout, à tout moment et surtout en toute liberté.
Secundo, dans la sphère des E-commerçants locaux, la carte "Djamo" apporte un grand soulagement car c'est désormais chose facile d'effectuer des opérations sur des plateformes de renommées internationales comme Amazon...Et ce, depuis le téléphone mobile.
Aujourd'hui, la plateforme opère auprès de la population ivoirienne et on parle de plus de 90 000 utilisateurs enregistrés avec plus de 50000 transactions effectuées par mois.
Pas plus tard que l'été dernier, en 2022, la société levait un capital de 14 millions de dollars dans la perspective de son déploiement dans d'autres pays de l'Afrique francophone. Par ailleurs, la société planifie l'élargissement de son service aux champs d'investissement et de prêts. Et déjà au vu de son armée d'investisseurs formée du Y combinator, Enza capital, oikocredit et partech Africa etc..., on peut dire sans détour que la startup a les moyens de ses ambitions.
Toutefois dans un système africain dominé par le "Paiement en espèce à la livraison", il faut rester lucide et comprendre que Djamo a encore du pain sur la planche. Ce qui est un défi cachant une grande opportunité que Djamo a flairée. En effet, nombreuses sont les personnes qui ont du mal à s'abandonner aux systèmes de paiement en ligne surtout pour des raisons de sécurité. Cette réticence semble donc être le grand ennemi à vaincre. Il faut rassurer les populations et cela, Djamo l'a bien compris à voir les mesures sécuritaires mises en place pour pallier aux piratage et aux problèmes informatiques de tout genre.
En somme, la startup Djamo est pour plusieurs, l'un des leaders incontestés de la fintech en Côte d'Ivoire. La nature ciblée et adaptée de ses projets rappelle une évidence: Les solutions doivent être adaptées à chaque population.