Wave: la fintech fait bouger l'univers financier en Afrique de l'ouest
Le marché international du transfert monétaire est dominé par des entreprises comme le géant américain Western Union.
Agissant comme de véritables mastodontes, Western Union et les entreprises de son calibre dictent la loi dans le domaine depuis des années. Aussi, leurs tarifications constituent-elles une véritable aubaine pour les grandes entreprises ou les particuliers capables de transférer de grandes sommes.
Malheureusement, le deal est moins juteux quand on en vient aux petits transferts du quotidien.
En conséquence, les fintechs ne cessent de naître pour trouver des alternatives afin d’ alléger les petits transferts de tous les jours. Ces pousses de la technologie financière sont toutes animées de la même philosophie: "Chacun doit avoir sa part du gâteau!!!".
Wave, c'est l'une de ces fintechs qui opère depuis peu sur le continent africain et qui fait parler d’elle à travers la diaspora africaine, mais aussi dans tous les pays où elle s'implante.
En seulement quelques années, la startup a gagné la réputation de "la société bleue qui sait rendre les choses difficiles pour ses concurrents".
Mais en vérité, qu'est ce qui explique ce succès de "Wave" auprès des populations africaines?
D'abord, on présente très souvent l'histoire de "Wave"comme celle de deux jeunes américains conduits à l'entreprenariat par une déconvenue. En fait, ce n'est pas totalement faux!!! C'est même vrai parce que les fondateurs Drew Durbin et Lincoln Quick ont eu l'idée de Wave pendant leur séjour en Ouganda où ils éprouvaient des difficultés à recevoir de l'argent depuis les Etats-unis.
Toutefois, s'arrêter là, serait faire abstraction du parcours attrayant de ces jeunes gens.
Nés aux Etats-unis, les désormais co-fondateurs de Wave sont tous deux diplômés de la prestigieuse université américaine "Brown". Lincoln Quick, quant à lui a par ailleurs fait ses classes à Harvard en 2011.
Aussi, il faut noter qu'avant de lancer la fintech en 2012, les deux amis avaient d'abord cofondé la plateforme " Newsbrane" en 2008. Il s'agit d'une société qui recommande aux utilisateurs des articles d'actualité et d'autres contenus en ligne en fonction de leurs centres d'intérêt.
Cet antécédent entrepreneurial a sans doute joué un rôle dans le lancement de "Wave." Ainsi, la vision de Wave est des plus simples: rendre les transferts monétaires faciles et accessibles à un plus grand nombre de personnes.
En pratique, Il s'agit pour la société, de diminuer drastiquement les coûts de transferts, voire d'effectuer des transferts quotidiens à taux fixe ne dépassant pas 1%.
Vous l'avez compris, la société joue donc dans la vulgarisation des services financiers. En fait, "Pas besoin d'avoir un compte. Partout où vous êtes, cherchez wave et le voici". Voici, reformulée la promesse faite aux populations.
A ses débuts, Wave ne semblait avoir qu'une mission: consolider sa position dans l'univers des transferts monétaires internationaux. Ainsi, de 2012 à 2020, la startup avait d'abord été connue sous le nom de "Send wave". C'est donc dans le but d'étendre son champ d'action que "send wave" est devenu "Wave" en été 2020.
Dans le cadre de cet élargissement de vision, Wave s'est lancée depuis peu, dans l'accompagnement des petites entreprises, des artisans et des petits commerçants. Et son nouveau rôle lui vaut un intérêt particulier des populations locales des pays où elle s'installe, elle qui occupe désormais une place importante dans le quotidien de ces populations.
La société est entrée en Afrique de l'Ouest en 2016 par le Sénégal. 3 ans plus tard, en 2019, c'était au tour de la Côte d'Ivoire de l'accueillir. Aujourd'hui, elle opère donc au Sénégal, en Côte d'ivoire, en Gambie ou encore au Mali et compte à son actif plus de 300 millions d'utilisateurs avec une valeur de 1,7 milliards de dollars.
Cela n'est pas surprenant puisque Wave joue dans la cour des grands investisseurs comme
STRIPE, Y Combinator...
A cette allure, sa vision arrêtée de conquérir le marché africain des services financiers est sans retour possible.
Partout où elle passe, "La vague bleue" comme l'appellent certains, ne semble pas créer de l’indifférence chez ses principaux concurrents à l'instar de "ORANGE MONEY". Ceci est en grande partie dû à sa politique de fixation des frais de transferts nationaux à 1%.
En somme, l'agitation qu'on observe actuellement dans l'univers des fintechs ne s'arrêtera pas de si tôt.
A mesure que la technologie avance, que de nouvelles solutions germent et que le taux de connectivité à internet augmente, la course vers la compétitivité restera effrénée. Pour l'heure, difficile de dire la couleur exacte de l'avenir même si "Wave" , lui, semble promettre un avenir "céleste" avec sa couleur bleue.