Interswitch : le leader de la fintech africaine qui nous apprend qu’un échec n’est pas une fin en soi !

Interswitch, une pionnière de la Fintech africaine:

Quand on parle de fintechs africaines aujourd’hui, cela a l’air normal, voire banal. On en arrive même à dire que c’est la même chanson. Mais il ne faut pas oublier que cela n’a pas toujours été le cas et que l’histoire des Fintechs africaines a dû un jour, comme toutes les histoires, commencer quelque part.

Il y’a deux décennies, le domaine de la Fintech en Afrique était encore désert, si ce n’était un chantier inexploré. Et c’est bien pour cela qu’Interswitch est une pionnière, car l’entreprise a été créée en 2002, bien avant que les investisseurs ne se ruent sur le marché de la fintech africaine.

A l’heure où nous parlons, Interswitch est connue comme une entreprise technologique qui fournit des services de traitement des paiements. Elle est aussi connue pour avoir transformé le paysage des transactions financières et du commerce électronique en Afrique. Aujourd’hui, on reconnaît bien volontiers que l’entreprise dont le siège social se situe à Lagos au Nigéria est le leader du secteur de la fintech africaine, notamment en ce qui concerne les paiements. Mais comment a-t-elle commencé et comment en est-elle arrivée là ?

 

Les débuts d’Interswitch 

Avant d’aborder les débuts à proprement parler d’Interswitch, rappelons que l’entreprise a d’abord été l’idée d’un Nigérian soucieux de l’avenir de son pays. Il s’appelle Mitchell Elegbe.

Mitchell est ingénieur de formation, en génie électrique. Il a fait ses classes à l’université du Bénin dans l’Etat d’Edo au Nigéria. Il a aussi participé au Global CEO Program, un programme conjointement organisé par la Wharton School, la China Europe International Business School et l’IESE Business School.

Une fois sa formation achevée, Mitchell ne va pas chômer longtemps. Il trouvera un poste de Business Developer chez Telnet Télécommunications avant de s’envoler pour l’Ecosse. C’est en Ecosse qu’il vivra l’expérience qui fera germer dans sa tête l’idée de la création d’un système de paiement électronique pour son pays le Nigéria.

En effet, Mitchell n’a pas apprécié que le guichet automatique saisisse sa carte de débit, alors qu’il faisait un retrait d’argent. Si Mitchell n’avait pas eu besoin de numéraires, la machine n’aurait pas saisi sa carte. Il fallait donc trouver le moyen de faire des paiements électroniques, sans argent liquide. C’est ainsi que Mitchell Elegbe a eu l’idée de créer une plateforme de paiement électronique. Et figurez-vous qu’à l’époque il n’y avait pas encore de guichets automatiques au Nigéria. Quoi qu’il en soit, l’idée de Mitchell était bien arrêtée et c’est ainsi qu’il prendra le vol de retour vers son pays natal.

Une fois sur place, il se fera à nouveau embaucher par Telnet Télécommunications. C’est donc en étant employé chez Telnet, que Mitchell travaillera sur le logiciel qui permettrait d’effectuer des paiements électroniques, avec l’aval de son patron bien entendu. Mais l’aventure ne se déroulera pas sans embûches.

 

L’échec n’est jamais définitif

Tout d’abord, c’est l’idée d’entreprise qui ne prend pas. Alors, Mitchell décide de vendre le logiciel. Ce fût un nouvel échec. En fait l’idée ne semblait pas séduire des  masses, vu que le concept était encore nouveau et que l’état d’avancement technologique en Afrique pouvait laisser perplexe quant à la concrétisation d’un tel projet.

Ces échecs ont frustré Mitchell. Mais fidèle à son jugement, et confiant dans le fait que sa solution marcherait au Nigéria, Mitchell a su trouver en lui, la force de continuer. Ce ne sont donc pas ces échecs qui vont l’arrêter. D’ailleurs, tous ceux qui réussissent – Mitchell en fait partie – savent qu’un échec n’est pas une fin en soi mais une nouvelle opportunité de recommencer et de faire mieux.

Mitchell va alors retenter sa chance, mais cette fois-ci, il le fera autrement. Au lieu de vouloir vendre à nouveau son logiciel, il décidera de l’exploiter lui-même. Qui de mieux que le concepteur de l’idée pour lui donner vie ?

On était alors en 2002, et suite à cette décision, Interswitch naquit. L’idée s’est désormais transformée en entreprise, et cette entreprise avait une vision on ne peut plus claire : révolutionner le secteur des paiements au Nigéria.

Et puisqu’il n’y avait pas ou presque pas de concurrence, Interswitch va très vite s’imposer comme un acteur incontournable dans l'écosystème fintech Nigérian et Africain.

Concrètement, la startup voulait rompre avec le système financier traditionnel et rigide, en instaurant les paiements électroniques, car ce modèle avait l’avantage de la flexibilité et répondrait mieux aux besoins du marché Nigérian.

 

L’ascension d’Interswitch

Comme dans la vie de toute entreprise, les débuts d’Interswitch ont été l’occasion de tester la viabilité du modèle et sa capacité à répondre aux besoins pour lesquels il a été conçu. Ainsi, la période de 2002 à 2008 a été dédiée à la mise en place de la première infrastructure de traitement des transactions et de commutation du Nigeria, ouvrant la voie à l'acceptation des paiements dans tout le pays. 

Passée cette période d’adaptation, l’entreprise va consacrer les 4 prochaines années à l’intégration des paiements par cartes, devenant ainsi la pionnière du plus grand système de cartes de paiement d’Afrique. Arrivée à maturité, l’entreprise va commencer sa politique d’expansion, renforçant ainsi son intégration en Afrique et dans le reste du monde.

Désormais leader des paiements électroniques en Afrique, Interswitch développe depuis 2018, des solutions innovantes pour continuer à révolutionner les paiements en Afrique. Parmi les solutions envisagées, figure la technologie Blockchain sur laquelle l’entreprise a publié un livre blanc afin de la démystifier car c’est encore une technologie ambigüe pour bon nombre d’entreprises en Afrique.

Notons tout simplement que toutes ces solutions convergent vers un seul but : mettre en place une technologie de paiement transparente pour le 21e siècle, et ce pour soutenir la migration de l'Afrique vers un avenir sans argent liquide.

 

Quels sont alors les produits et services offerts par Interswitch ?

Interswitch propose une gamme diversifiée de produits et services qui répondent aux divers besoins financiers des Africains. De Verve, sa carte de paiement panafricaine, acceptée sur plusieurs continents - Afrique, Europe, Amérique - à Quickteller, sa plateforme de paiement en ligne, Interswitch s'efforce constamment d’améliorer les transactions financières en les rendant plus faciles et plus accessibles.

Verve est considérée comme la première carte à puce acceptée dans tous les canaux de paiement au Nigeria. Elle peut être utilisée dans plus de 185 pays à travers le monde, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Quickteller quant à elle, est une plateforme de paiement multicanal facile à utiliser, conçue pour faire des paiements, une expérience simple et agréable. La plateforme relie les utilisateurs à plus de 8 000 émetteurs de factures, ce qui permet aux particuliers de payer à peu près n'importe quoi depuis le confort de leur appareil mobile. C’est donc une solution destinée aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers pour ne pas dire aux consommateurs. 

 

Quel est l'impact d'Interswitch en Afrique ?

Le travail d'Interswitch a eu un impact considérable sur la vie des Nigérians et des Africains en général. En facilitant les transactions financières, la société a aidé à promouvoir l'inclusion financière et a contribué à l'essor de l'économie numérique en Afrique. L’entreprise a également un impact social significatif. Le 2 mars dernier par exemple, elle a remporté le prix du meilleur employeur en Afrique subsaharienne.

L’entreprise aide également les jeunes à réaliser leurs rêves d’innovation, en organisant des compétitions à l’issue desquelles des bourses d’études sont octroyées aux meilleurs ainsi que des opportunités de stage et de mentorat au sein du groupe.

 

Là, il s’agit de InterswitchSPAK, un concours scientifique panafricain conçu pour renforcer les capacités des étudiants africains âgés de 14 à 17 ans, dans le domaine des STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques). Bien que n’étant disponible actuellement qu’au Nigéria et au Kenya, c’est une initiative louable qu’on se doit de féliciter.

 

Quelles sont les perspectives d'avenir d'Interswitch ?

Toujours tournée vers l'avenir, Interswitch est déterminée à continuer à innover et à transformer le paysage financier africain. Avec des projets d'expansion et de nouvelles solutions en préparation, l'avenir s'annonce prometteur pour ce géant de la fintech. Pour réaliser son objectif, qui est de créer une Afrique où les paiements électroniques feront partie intégrante de la routine quotidienne, l’entreprise travaille sur des projets visant à baisser les coûts des paiement internationaux ainsi que d’autres projets qui seront destinés à éviter toute fraude lors des transactions.

 

Que peut-on retenir de cette histoire fascinante d’Interswitch ? 

L'histoire d'Interswitch est celle d'une entreprise qui a su saisir l'occasion de transformer le secteur des paiements et de favoriser l'inclusion financière. C’est aussi le récit d’une entreprise dont le fondateur a su faire montre d’une grande persévérance et d’une foi inébranlable en son projet, ce qui n’est pas sans rappeler la phrase qui dit « croyez en vos rêves et ils se réaliseront ».

En tant que leader de la fintech au Nigeria, Interswitch continue de repousser les limites de l'innovation et de montrer la voie à suivre pour le futur de la finance en Afrique.

 

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A très bientôt pour de nouvelles publications. D’ici là, n’oubliez pas, c’est de l’Afrique, par l’Afrique et pour l’Afrique !