TWIGA FOODS: L’impact du numérique sur les agriculteurs  kényans

L’agriculture est de loin l’activité qui impacte le plus le quotidien de  tout Homme. Directement ou indirectement, nous sommes tous  tributaires des produits issus de l’agriculture pour notre vie de tous  les jours. Dans de nombreux pays en Afrique, cette activité est très  peu mécanisée et maintenue en grande partie par les petits  producteurs avec parfois des outils rudimentaires. Aussi, est-il établi  que ces petits producteurs peinent souvent à évacuer leurs produits sur le marché. Désespérés, ils acceptent très souvent les deals très  déséquilibrés Que proposent des acheteurs intermédiaires malveillants.  

Au KENYA, la startup “Twiga foods” veut résoudre ce problème en se  servant du numérique. Avec une plateforme numérique, la société  veut offrir un espace où les petits agriculteurs et des clients peuvent  négocier les prix et sans intermédiaires. 

Cette idée portée par le kenyan NJONJO Pierre s’est matérialisée en  2014. L’homme aux multiples casquettes (gestionnaire, expert comptable…) avait alors décidé d’ajouter une nouvelle page à son  épopée déjà très inspirant et riche en couleur. D’abord, directeur de  programme chez coca-cola puis président de la chambre de  commerce américaine au Kenya, Pierre NJONJO était très attaché à  l’idée que « Un grand changement en Afrique doit d’abord  commencer par la nourriture ». Ainsi, TWIGA foods a tous les traits  d’une entreprise pragmatique, plongée dans le quotidien des populations. LA startup s’attaque ainsi à un faisceau de problèmes très peu mis en lumière mais qui détruisent le quotidien des petits  agriculteurs. 

Tout d’abord, la difficulté d’accès au marché.  

Sans acheteurs fiable et fidèle, les agriculteurs vivent constamment  dans l’insécurité et dans l’anxiété de ne pas pouvoir vendre leurs  produits.  

De la même manière, l’achat des produits agricoles par des acheteurs  intermédiaires à des prix arbitraires, plongent les agriculteurs dans  un schéma paradoxal de travail acharné et de pauvreté sans fin. Ces  derniers sont toujours incapables de joindre les deux bouts malgré  les durs labeurs. Pire encore, ces agriculteurs sont parfois  dépendants de leur activité pour financer la scolarité des enfants et  tenir les charges familiales. Ne pas pouvoir évacuer ces produits peut  donc affecter la dynamique de toute une famille et à terme servir de  terrain propice aux fléaux sociétaux.  

Enfin, la plupart des pays africains continuent d’importer des  produits agricoles. Cette situation est paradoxale vue les pertes post récoltes excessives des petits agriculteurs. 

Avec son espace numérique, la société veut faciliter l’accès au  marché, augmenter la rentabilité et donc faciliter la vie aux petits  agriculteurs. En outre M. Pierre entend mettre à la disposition des  acheteurs et agriculteurs un système de logistique très efficace afin  de limiter les pertes post-récoltes.  

Mais ce n’est pas tout. 

Les restaurants, les hôtels, les épiciers ou encore les particuliers…Ont aussi leur part du gâteau. 

En effet, Il devient désormais possible pour eux de négocier directement avec les agriculteurs, de connaitre les conditions dans  lesquels les aliments sont cultivés et d’en faire la conservation selon  leurs propres modalités.  

De fait, c’est toute la chaine d’approvisionnement alimentaire qui  ressort redynamisée.

 En seulement quelques années la startup a réussi à ramener le  sourire aux lèvres de plus de 100 milles agriculteurs au KENYA avec  une distribution de plus de 600 tonnes de produits par jour.  

Pour autant, la société se dit consciente du travail qui reste à faire  pour sensibiliser les agriculteurs, améliorer les infrastructures et  asseoir définitivement son influence. Parce que les besoins du  marché évoluent à grande vitesse, la startup prévoie d’élargir son  champ d’action à l’agroalimentaire. Aussi, en interne, il est  désormais question pour la plateforme de dépasser les frontières du  KENYA pour embrasser d’autres horizons, tant le besoin est criard  dans de nombreux pays africains. 

Portée par cette ambition, la startup avait mobilisé il y a quelques  années plus de 5O millions de dollars auprès des sociétés financières  et des particuliers. 

Aujourd’hui son cercle d’influence s’élargit et les prochaines années  seront sans aucun doute décisive pour M. NJONJO et ses  collaborateurs.  

En somme, Parce que le taux de connectivité augmente à grande  vitesse en Afrique, il faut en profiter. Plus que jamais, il est temps  d’investir les domaines vitaux comme l’agriculture avec les nouvelles  pépites technologiques. Ceci permettra d’amoindrir les inégalités  souvent criardes dans les sociétés. Chacun pourra depuis sa maison  gérer le prix de ses produits et suivre les variations du marché.  

Aujourd’hui, il est clair que l’initiative de twiga foods réussi là où le  modèle traditionnel a échoué. 

En conséquence, d’autres initiatives devraient suivre le pas.