Moove Africa : Arrêt sur la première fintech de mobilité au monde !
En Afrique, la productivité est un véritable challenge. Un challenge auquel on ne peut faire face si certains défis ne sont pas relevés. Et parmi ces défis, celui de la mobilité.
Le constat que l’on peut faire est que l’Afrique est de très loin, le continent qui affiche le plus faible ratio de voitures par habitant au monde. Au Nigeria, l’une des économies les plus
avancées en Afrique, plus de 80% des conducteurs de taxis ne sont pas propriétaires de leurs véhicules et la plupart de ces véhicules ont plus de 10 ans.
Ces écarts s’expliquent aussi par le fait que d’une part, certains Etats Africains, pour certaines raisons, prennent des mesures visant à limiter l’importation des véhicules. Il peut être question de réduire leur empreinte carbone, de renouveler le parc automobile vétuste comme nous l’avions vu dans le cas de la Côte d’Ivoire avec cet article, ou encore de favoriser la production locale dans les pays producteurs comme le Nigéria.
D'autre part, le fait que l’Afrique affiche le plus faible ratio de voitures par habitant est dû aux difficultés qu’il y a à obtenir des financements pour l’achat de véhicules.
C’est dans ce contexte que certaines startups ont vu le jour et se positionnent déjà pour palier à ce problème. Nous allons nous pencher dans cet article sur le cas de Moove Africa.
Moove Africa selon ses dirigeants, c’est la première fintech de mobilité au monde. La startup a été créée en 2020 par deux entrepreneurs Nigérians passionnés d’une seule chose à savoir, contribuer au développement de l’Afrique. Et pour leur passion, ils n’ont pas hésité à mettre leurs riches expériences dans la balance. Un de ces super héros de l’Afrique est Jide Odunsi. Bien que très discret dans les médias comparativement à son associé Ladi Delano. Jide Odunsi a été banquier d’affaires chez Goldman Sachs et consultant en gestion chez McKinsey, pour faire court.
Quant à son associé, Ladi Delano, c’est un serial entrepreneur qu’on ne présente plus. En 2004, alors qu’il n’avait que 24 ans, il fit son premier million en tant que vendeur de Vodka en Chine. Par la suite, il fondera et quittera plusieurs entreprises à succès. Aujourd’hui Ladi Delano est non seulement co-fondateur et dirigeant à Moove Africa, mais il est aussi directeur associé de Grace Lake Partners, une société d’investissement et de conseil dans le secteur des infrastructures, de la santé, des médias ou de la vente au détail. Pour ce que cela peut valoir, Ladi Delano est considéré comme le plus jeune milliardaire de son pays, le Nigeria.
Jide Odunsi et Ladi Delano ne sont pas à leur premier coup avec Moove Africa. Ils avaient déjà cofondé des entreprises, de par le passé. S’ils ont décidé de lancer Moove Africa en 2020, c’est parce qu’ils ont ressenti le besoin de le faire. En fait, ils ont constaté que la demande de véhicules en Afrique dépasse largement la production locale, laissant des millions de particuliers et d’entreprises dépendre des importations, ces mêmes importations qui sont découragées par le Nigeria, leur pays d’origine. Dès lors, ils n’ont plus hésité. Aider les Africains à posséder des voitures, pouvait résoudre l’énorme défi de la mobilité en Afrique.
C’est ainsi qu’est née Moove Africa, une startup qui a pour objectif de démocratiser la mobilité en Afrique en facilitant l’accès à l’automobile en Afrique. La startup a pour objectifs, entre autres, de donner plus de pouvoir aux entrepreneurs de la mobilité en Afrique (e-logistique et livraison rapide) et permettre aux populations africaines d’avoir des véhicules de qualité.
Pour ce faire, ils ont créé une plateforme digitale où les utilisateurs et les entrepreneurs du domaine des transports ont accès à des options de prêts pour l’achat de véhicules. Dans les faits, les chauffeurs s’enregistrent en ligne, et après des vérifications d’usage, ils signent un contrat avec la boîte. Ils sont ensuite enregistrés comme des conducteurs Uber.
D’ailleurs, la société Uber était l’ un des tout premiers partenaires de Moove Africa. Moove déduira ensuite les redevances hebdomadaires sur les gains réels de chaque conducteur. Les chauffeurs, quant à eux, deviendront propriétaires après avoir payé leurs prêts, qui peuvent aller de 12 à 48 mois avec des taux d’intérêts situés entre 8 et 13% d’intérêts. C’est donc un modèle flexible de rent-to-buy que la startup a implémenté en évitant aux conducteurs de faire des emprunts bancaires ou des emprunts de véhicules auprès de tiers propriétaires pour leurs besoins ou leurs affaires.
Grâce à cette solution, les clients de la startup, qui restent indépendants rappelons-le, ont la liberté de rembourser leurs prêts, rien qu’en fonction de leurs revenus réels, c’est-à-dire sur ce qu’ils gagnent vraiment et non pas suivant un montant prédéfini.
Outre le financement de véhicules abordables et accessibles pour les entrepreneurs de la mobilité, un défi mondial que la startup s’engage à relever comme l’affirme Delano, Moove Africa répond à une question qui reste toujours actuelle en Afrique : Le problème du chômage et de la représentation des femmes dans les environnements de travail. Il faut noter qu’en plus de fournir des emplois aux personnes motivées, Moove Africa met un point d’honneur à mettre la gente féminine à l’honneur.
Aujourd’hui, Moove Africa étend sa présence au-delà de l’ Afrique. La startup opère sur 17 marchés dont 10 en Afrique subsaharienne. Elle est également présente en Asie, notamment en Inde et aux Emirats Arabes Unis et en Europe, plus précisément sur le marché britannique. Son récent partenariat avec CFAO Motors, un département de CFAO Automative, présent dans 36 pays et qui est le plus grand réseau de distribution automobiles d’Afrique, renforce sa position : celle de donner à la nouvelle génération d’entrepreneurs de la mobilité prospère et productive à travers le monde, les moyens d’agir.
Il faut souligner que la startup s’adapte en fonction des marchés qu’elle a. C’est ainsi qu’à Dubaï et au Royaume-Uni, elle se consacre beaucoup plus à la mise en circulation de véhicules électriques.
Moove Africa, c’est de l’Afrique, par l’Afrique et pour le monde.